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L'île, ou plus loin encore...

Quand des personnages de roman nous volent notre âme...

7 Juillet 2014, 12:59pm

Publié par Jean-Luc Serrelongue

Quand des personnages de roman nous volent notre âme...
Parfois, c'est dur de se rendre compte que nos personnages de roman nous piquent notre propre personnalité. Et en plus, ça n'a pas l'air de vraiment les déranger ! Pas de "s'il te plaît", pas d'excuses. Comme si nous n'existions pas.

Le dernier vol en date, c'est celui de Jan - oui je sais, mes personnages s'appellent souvent Jan (prononcer Yan - c'est à cause de Jan Garbarek à l'époque de ses premiers albums "Dis", "Eventyr"…). Jan est quelqu'un d'assez spécial dans ses relations : tant qu'il est bien avec une personne, tant qu'il y a échange harmonieux qui permet d'appeler ce lien une "relation", il la vit avec le sourire intérieur. Mais que quelque chose vienne déranger cette harmonie, que la personne se mette soudain à ne plus avoir le même investissement dans la relation, alors Jan décroche.
Mais il décroche sans état d'âme. Sans réels regrets. Lé relation décline ? OK, c'est la vie… Finito. Et il se rendort dans sa passivité sans émotion qui lui convient bien aussi. Parce qu'être seul avec lui-même ne le dérange pas.
ORIGINE. Il n'y a pas longtemps que j'ai pris conscience des racines d'un tel comportement affectif. On dit toujours qu'il faut se tourner vers l'enfance pour voir les origines d'un comportement. J'ai toujours pensé que c'était une idée, un concept, plutôt que quelque chose de vécu. J'ai pu me rendre compte du contraire. Entre l'enfance et l'adolescence, mes parents ont toujours habité à l'étranger pour le travail. Trois ans par-ci, deux ans par-là… Forcément les amitiés qui se créent pour ensuite disparaître devant les milliers de kilomètres de distance (Asie, Afrique, Amérique Latine) sont obligés de passer à la trappe, dans une société où internet n'existe pas encore.
L'avantage, c'est qu'on s'habitue vite à ses changements qui nous ramènent toujours à nous-mêmes, quitte à devenir moins perméable au partage avec les autres. L'inconvénient, c'est qu'une relation, quand elle naît, prend alors une importance démesurée, avec beaucoup d'attentes et d'exigences intransigeantes.
C'est cette partie que Jan s'est amusé à endosser (on se demande bien pourquoi ?) dans un roman en construction. Reste encore à voir s'il pourra vivre avec…

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